samedi 9 novembre 2013

Une nuit

Un ange m'a parlé de mes textes. Il était trop beau pour les comprendre, alors je l'ai pris par la main, et nous avons quitté la faculté pour la rue.
Dans la rue, il faisait déjà nuit, et la lumière des néons allongeait les ombres au sol jusqu'à ce qu'elles prennent des allures de cauchemar. Nous avons marché jusqu'au métro ; c'était un trop court trajet pour appeler ça un voyage, pourtant il y avait dans nos silences assez d'attentes pour nous penser à l'aéroport. Des étrangers passaient en sens inverse sans nous remarquer ; nous étions dans un pays de transition et en zone inconnue.
Je lui ai demandé où il allait.
Il m'a invité chez lui, ligne 1.
J'ai pensé à mes cours demain à huit heures, à mes devoirs inachevés, et à mes travaux dirigés. Il m'a proposé d'écrire chez lui, et lui me lirait, il me lirait, pour que je sache à qui appartiennent ces yeux inconnus qui frôlent mes mots chaque soir encore, ces mots qui ne parlent jamais d'amour. Je lui ai dit qu'il y aurait eu des gens qui ne seraient jamais tombés amoureux sans avoir entendu parler d'amour. Nous étions déjà dans un wagon du métro, et les gens nous écoutaient comme dans un film. Ils n'y avaient peut-être jamais pensé. Les anges ne haussent pas les épaules à cause de leurs ailes. Nous sommes descendus à Châtelet, et nous sommes retournés dans la rue. Elle est très courte, parce que je me suis retrouvée très vite chez lui.

Aucun commentaire: